André Chandernagor, fils de coutelier, reçoit son vélo à 12 ans en 1933, en récompense de son certificat d’études, pour lequel il se classe premier du canton. Il l’utilise notamment pour aller à la pêche dans la Charente à Civray (Vienne) et pour ses allers et venues entre l’atelier et la maison de ses grands-parents à St Clémentin.
A 18 ans en 1939, au début de la guerre, il rencontre Eliane Bernardet, parisienne, de 3 ans sa cadette, réfugiée chez ses grands-parents à Civray.
Puis André entame en 1942 sa carrière professionnelle à Mareuil sur Arnon (Cher), au service de la Main d’Oeuvre Indochinoise qui procède alors à des travaux de Génie civil.
Situé en zone libre il parcoure ainsi les 100km qui le séparent d’Eliane, rapatriée à cette période dans sa Creuse paternelle.
Après 4 ans d’amour, ils se marient en février 1944.
Le vélo est dès lors conservé dans le grenier familial en Creuse pendant 75 ans et est récupéré par ses petits-enfants pour être restauré (par Dynamo Cycle à Aix-en-Provence) afin de lui être offert pour ses 100 ans à venir en 2021.
Cette bicyclette est donc le début d’une longue histoire familiale. Enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants aujourd’hui encore regroupés autour du patriarche de 99 ans.
André témoigne dans son livre la Liberté en Héritage (Editions Pygmalion, mai 2004) de l’importance de cette bicyclette pendant son adolescence et sa vie de jeune adulte.
« En récompense de mon succès scolaire, mes parents m’offrir une bicyclette. Le « vélo » était, pour notre génération, le cadeau de circonstance du certificat d’études, comme la montre pour la communion solennelle. Cet instrument de mes loisirs et de mes jeux devait m’être d’une grande utilité quelques années plus tard, pendant la guerre. Pour l’heure, il allait me permettre d’agrémenter mes vacances » (chapitre 2)
« A la fin de l’année 1943, on avait consenti à nos fiançailles. C’est donc en qualité de fiancé qu’enfourchant ma bicyclette, je couvris la centaine de kilomètres qui, par la Châtre, joignent Mareuil-sur-Arnon à Mortroux dans la Creuse. Un sérieux réconfort m’attendait à l’arrivée isolement, paraissait vivre hors du temps ». (chapitre 5)
Photos Avant Restauration:
"Ce fût un très gros chantier, car l'état de base était vraiment mauvais. J'ai gardé au maximum la couleur et la patine. l'idée étant sur ce genre de projet de magnifier le vélo original, plutôt que de peindre par dessus. Ce Roselys de 1933 faisait partit de la production haut de gamme de l'époque, c'est donc comme une vraie pièce d'histoire que je l'ai traité"
Photos après restauration:
Bonjour, jolie restauration. Pourriez-vous indiquer le numéro de série gravé sur le cadre au niveau de l'axe de la roue arrière ?