Découvrez le récit et l'état d'esprit rafraichissant de ce jeune montpelliérain de 24 ans.
Outil de dépassement physique mais aussi support à ses questionnement philosophique, la pratique du vélo prend chez lui un caractère complet qu'il nous décris ici.
Cette aventure naît d'une envie d'expérimenter le voyage lent à vélo et proche de chez soi. Il s'inscrit également dans le cadre de mon mémoire de fin d'études que je soutiendrai en novembre.
L'idée est de montrer au travers d'un ABCdaire dessiné, que face à la démocratisation du tourisme de masse qui impacte cultures, environnement et milieux naturels, une alternative viable et désirable est possible. Marc Augé dit dans l'impossible voyage que la tâche la plus urgente aujourd'hui est de repenser la question du voyage et de reconsidérer celui-ci. Je me suis naturellement dit qu'une itinérance à vélo pouvait être une belle option pour renouer avec une aventure éthique. J'ai également emporté avec moi pinceaux et carnets, ces derniers étant fabriqués avec du papier auvergnat que mon arrière grand mère m'avait léguée. Je raconterai ainsi grâce au dessin mon expérience de lente itinérance à vélo. L'AVANT VOYAGE : Je démarre donc mon périple au début de l'année 2022, tout d'abord intellectuellement par quelques lectures : L'usure du monde de Nicolas Bouvier , L'art du voyage de Jean Chenaux ou encore L'avenir et l'histoire du voyage à vélo de Catherine Berthelot. C'est aussi le moment de choisir une destination, les Alpes et le massif central sont superbes et ne sont pas si loin de Montpellier, ce sera donc mon terrain de jeu pendant deux mois.
Le philosophe Thierry Paquot nous dit que le voyage c'est aussi prendre le temps d'autrui. Je voulais donc renouer avec une certaine tradition hospitalière et découvrir les habitants des territoires que je traversais.
Le site Warmshowers m'a beaucoup aidé, surtout en ville. Malheureusement il y a peu d'utilisateurs et foyers qui proposent le logis dans les territoires ruraux.
Je le verrais par la suite à mes dépends, cela m'amenant à découvrir mon sens de la débrouille et à trouver le moyen d'être hébergé par des gens rencontré au fil de la journée.
Le financement de ce voyage fût également un point important d'autant que je n'avais pas vraiment aucune idée du coût d'une itinérance de deux mois.
J'ai donc travaillé quotidiennement comme coursier à vélo, vendant également quelques une de mes oeuvres pour remplir la cagnotte. L'ITINERANCE : l'itinéraire n'a jamais été fixe, il s'est surtout créé au fil des semaines au grès des rencontres mais surtout grâce à mon envie de découvrir les petites routes que me dévoilait quotidiennement ma carte IGN.
J'aime les cartes papiers car en plus de fournir une multitude d'informations (toponymie, topographie, surface de sol etc), elles sont surtout de formidable outils pour développer l'imaginaire. J'ai été marqué par la générosité et la bienveillance du monde rural et plus particulièrement par celle de certains agriculteurs.
J'ai ainsi eu la chance de rencontrer des gens formidables, qui on forgé les souvenirs les plus mémorables de ce périple.
Je me souviens de l'apprentissage de la traite des vaches dans le Forez, du paillage et de la plantation de légumes dans le Livradois, où encore de la garde des chèvres angora sur le plateau du Larzac...
Mais enfin et surtout, ce voyage m'a permis de découvrir une multitude de paysages, de villes et de territoires que je n'ai jamais vu en 24 printemps!
De la chaude Camargue à l'immortelle Provence en passant par les plateaux des Cévennes où du Cézallier... autant de régions où j'ai découvert une multitude de micro climat et une incroyable biodiversité. Mon carnet de voyage et de croquis, fût aussi une fabuleuse soupape de décompression me permettant de souffler et de faire une parenthèse au coeur de mes journée itinérantes.
L'objet créa également beaucoup d'interrogations et de sympathies chez les gens que je rencontrais.
Je me souviendrais d'ailleurs toujours de l'arrivée dans le café du petit village de Chanaleilles où les quelques clients intrigués par mes dessins m'offrir l'apéro, enclenchant ainsi des levés de coudes frénétiques jusqu'à 3 heures du matin.
L'APRÈS VOYAGE : Le retour à Montpellier fût difficile, il fallut digérer deux mois de vie hors du temps, mais surtout de vie à mon rythme!
Après autant de liberté, mon ancien quotidien citadin me sembla beaucoup trop agressif.
A l'heure où j'écris ces lignes, je me rassure et m'apaise en me replongeant dans mes dessins.
Point positif j'ai aujourd'hui le temps de retranscrire pour vous mon itinérance au travers d'un ABCdaire dessiné que j'espèrere vous proposer courant novembre.
Je vous tiendrai bien sur informé via les réseaux sociaux.
Bon voyage à tous.
Timothé Girard
Les écrits,les photos sont issus de main de maîtres,il est fort agréable de revoir les créations de Jo Routens,de revivre les paysages du Parpaillon,et de visionner les activités de la jeunesse d'aujourd'hui. Bravo.